Madame,
Nous avons pris connaissance de votre intervention lors de l’émission BOURDIN&Co sur la radio RMC le 22 février courant.
Nous sommes révoltés de voir sans cesse vos multiples campagnes de dénigrement sur les abattages rituels en avançant des chiffres ou des statistiques complètement fallacieux.
Votre campagne ne peut être louable dès lors où votre seul but est de stigmatiser une partie de la population pour donner du crédit à vos actions.
Nous tenons à vous apporter quelques précisions que vous omettez volontairement de signaler puisque les informations que vous avancez sont complètement erronées.
Tout d’abord, nous avons visité plus d’une centaine d’abattoirs à travers l’Europe et ce que vous décrivez n’est aucunement conforme à la réalité.
L’abattage rituel pratiqué par un sacrificateur professionnel et formé pour cette tâche est moins choquant que l’abattage traditionnel.
L’abattage rituel est beaucoup moins barbare comparé à des pratiques régulières dans les abattoirs tel que :
– Lorsque vous avez une bête qui est tombée du camion à l’entrée de l’abattoir et qu’elle est tirée et trainée sur plusieurs dizaines de mètres par des opérateurs dudit abattoir qui de plus, lui mettent une chaine autour du coup en l’étranglant en la tirant.
– Quand certains opérateurs d’abattoirs qui assomment mal les animaux et qui sont obligés de leur tirer 3 à 4 balles dans la tête pour les immobiliser.
– Vous avez des opérateurs d’abattoirs qui retirent les pattes avant et la peau des bovins alors que l’animal n’est pas encore mort.
– Etc…
Pourquoi la fondation Bardot ne dénonce-t-elle pas ses pratiques … ????…
Pour votre parfaite information, sachez que lorsque l’abattage rituel est fait convenablement et qu’il est supervisé par un organisme de certification indépendant, la mise à mort des animaux se fait dans de très bonnes conditions, il est même interdit aux opérateurs de commencer à retirer des parties de la carcasse avant que l’animal ne soit mort.
Oui Madame BARDOT, l’abattage rituel lorsqu’il est bien réalisé, permet à l’animal de mourir rapidement et sans aucune souffrance.
Seriez-vous prête à venir constater par vous-même dans des abattoirs que l’animal ne souffre pas lors d’abattages rituels faits par des professionnels ?
Malheureusement, nous sommes stigmatisés en permanence et sommes montrés du doigt alors qu’il y a des problèmes bien plus importants pour le respect de nos amis les animaux lors de leur élevage ou même de leur chargement pour l’abattoir où ils sont maltraités (voir les vidéos de l’association L214), l’exemple des dindons où une quinzaine de personnes jettent des dindons vivants dans des cages sans aucun respect est scandaleux.
Encore une fois, Où est la fondation Bardot lorsque de tels agissements se produisent ? Peut-être que cela fait moins de « buzz » de parler de maltraitance d’animaux que de parler d’abattage rituel… ?
Nous avons entendu l’intervention d’Yves BERGER, représentant d’INTERBEV, qui ne vous apporte aucunement son soutien comme vous le prétendez dans le courrier adressé à Monsieur le Président de la République. Il confirme simplement que l’abattage rituel est en pleine expansion et dit même que vos chiffres sont infondés et loin de la réalité.
Vous dites également avoir reçu le soutien du recteur de la Mosquée de Paris qui indiquerait que la viande provenant d’animaux assommés serait licite pour les musulmans.
Nous tenons à vous faire savoir que ce recteur ne représente que lui-même et le laissons être le père de ses propos (bien évidement, ses propos n’engagent que lui). Nous vous confirmons que les animaux assommés ne sont pas licites pour les musulmans.
Pour information, le livre sacré du Coran dit sourate 5 – La table servie, verset 3 : « Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d’Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou morte d’une chute ou morte d’un coup de corne, et celle qu’une bête féroce a dévorée – sauf celle que vous égorgez avant qu’elle ne soit morte -. (Vous sont interdits aussi la bête) qu’on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches. Car cela est perversité. Aujourd’hui, les mécréants désespèrent (de vous détourner) de votre religion: ne les craignez donc pas et craignez-Moi. Aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islam comme religion pour vous. Si quelqu’un est contraint par la faim, sans inclination vers le péché… alors, Allah est Pardonneur et Miséricordieux. »
Devons-nous vous rappeler le nombre d’abattoirs en France qui fermeraient ainsi que le nombre d’emplois qui disparaitraient s’il n’y avait pas d’abattage rituel pour les maintenir en activité. Il va falloir l’admettre, l’abattage rituel est une bonne chose pour l’économie agroalimentaire française et est même très bénéfique pour les collectivités qui perçoivent différentes taxes dues au volume important que ce marché engrange.
Pour finir, Vous indiquez sur votre site internet que « 100 % des abattoirs d’Ile de France égorgent sans étourdissement », mais vous omettez volontairement de dire que ce sont des abattoirs qui ont pour seul but de fournir de la viande rituelle et que leurs clients exigent cette qualité de viande. Donc votre campagne consistant à dire que certains consommateurs mangeraient des viandes issues d’abattages rituels qui leur seraient imposées malgré eux se révèle infondée.
Nous tenons à vous informer que nous sommes partisans pour qu’une mention obligatoire sur chaque étiquette de traçabilité mentionne si cette viande ou cette volaille est issue d’animaux abattus rituellement sans étourdissement.
Ainsi, vous verrez que les faussaires du halal auront du mal à afficher la traçabilité de leurs abattages car en réalité, une infime partie des abattages rituels de France est faite sans étourdissement.
Nous sommes tout à fait disposés à débattre avec votre fondation pour vous apporter les chiffres réels des abattages rituels en France et en Europe.
Veuillez croire, Madame, en l’expression de nos sentiments distingués.
Commenatires 4
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Tâlib
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Mohamed-el’Amine
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Rachida Lakhal